Docteur

Clinique de l’Europe

4 rue Octave Crutel

76100 Rouen

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Virginie Berard
chirurgie esthétique reconstructrice et réparatrice à Rouen

Le nerf interosseux postérieur

Définition, objectifs et principes

La compression du nerf interosseux postérieur (NIOP) est une compression peu fréquente et mal connue des neurologues et des chirurgiens.

Arrivé au coude, le nerf radial donne ses deux branches terminales : le nerf interosseux postérieur (branche motrice responsable de l'extension des doigts et du pouce) et la branche sensitive cutanée à la face dorsale de la main (responsable de la sensibilité du dos des deux premiers doigts et bord radial de la main).

Le syndrome du nerf interosseux postérieur résulte de la compression du nerf radial, par une bande fibreuse, « l'arcade de Frohse », quand sa branche motrice pénètre le muscle supinateur sous cette bande fibreuse.

Les symptômes se caractérisent par des douleurs profondes à la face postérieure de l'avant-bras, irradiant vers le coude et l'épaule, des fourmillements, des engourdissements de la face postérieure du poignet et de la main, (et très rarement paralysie radiale) survenant plutôt le jour, aggravés par les efforts répétés de flexion rotation de l'avant-bras et du coude.

 

Pour confirmer le diagnostic, une analyse électrique du nerf appelée électromyographie est pratiquée. Cet examen réalisé par un Neurologue enregistre la qualité du passage du courant électrique dans le nerf radial et les muscles innervés par ce nerf. Cet examen précise si l'atteinte nerveuse est importante et s'il y a lieu d'intervenir chirurgicalement.

 

Il peut aussi détecter une compression simultanée d'un autre nerf ou une compression plus en amont au niveau de l'avant-bras, du coude ou du cou

 

Si on laisse évoluer le syndrome de compression du nerf interosseux postérieur, les douleurs deviennent de plus en plus invalidantes, voire même s'associent à une faiblesse musculaire, voire exceptionnellement à une paralysie radiale basse.

Avant l'intervention

Au stade débutant, le traitement médical par le port d'une attelle de repos, voire l'éviction des manœuvres douloureuses peut être envisagé.

Souvent, cependant, la chirurgie devient nécessaire avec l'évolution et l'opération consiste à sectionner la portion superficielle du muscle supinateur et de l'arcade fibreuse (l'arcade de Frohse) qui comprime le nerf.

Un bilan préopératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.

Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l'intervention.

Aucun médicament contenant de l'aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l'intervention.

L'arrêt du tabac est vivement recommandé avant l'intervention (le tabac diminue l'oxygénation et donc la régénération nerveuse).

Il est fondamental de rester à jeun (ne rien manger ni boire) 6 heures avant l'intervention.

Type d'anesthésie et modalités d'hospitalisation

Type d'anesthésie : Habituellement, l'intervention se fait sous anesthésie locorégionale. Un tranquillisant est parfois associé à l'anesthésie.

Modalités d'hospitalisation :

En général, l'intervention se fait en « ambulatoire », c'est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance.

Le patient peut alors regagner son domicile dès que son état général le permet.

Néanmoins, pour des raisons sociales ou familiales ou personnelles, une hospitalisation peut aussi être envisagée.

L'intervention

L'intervention se fait par une cicatrice de quatre à cinq cm à la face externe du coude (partie haute de l'avant-bras).

Après l'intervention, les suites opératoires

La cicatrisation s'obtient en dix jours et des pansements sont nécessaires durant cette période. Les fils sont résorbables, cachés sous la peau et n'ont pas besoin d'être enlevés.

D'habitude, la rééducation (au vrai sens du terme) n'est pas nécessaire ; une auto rééducation par mobilisation précoce de toutes les articulations du membre supérieur avec prise d'antalgiques les premiers jours suffit à récupérer une mobilité complète du coude et de la main en une dizaine de jours.

Parfois, cependant, la kinésithérapie est proposée pour accélérer la récupération surtout lorsque la phase inflammatoire postopératoire est importante.

En effet, des douleurs et surtout une raideur du coude peuvent persister plusieurs semaines, ce qui inquiète parfois les patients. Néanmoins, les fourmillements dans les doigts et les douleurs du coude disparaissent très rapidement.

Dans les cas graves, la récupération peut être plus lente.

Les activités sont reprises de façon variable en fonction du type d'occupation et on conseille en général une convalescence de trois à quatre semaines pour les activités de bureau, et de quatre à six semaines pour les activités manuelles. La conduite automobile est possible dès la fin de la première semaine.

La récupération de la force peut demander plusieurs semaines, par exemple, ouvrir une bouteille, tordre une serpillière, etc.

Les complications envisageables

Les complications sont rares et sont de deux types :


Les complications habituelles à tout acte chirurgical :

  • La survenue d'une infection (douleur, rougeur, gonflement, écoulement purulent, fièvre) nécessite un traitement antibiotique et parfois un nettoyage chirurgical.
  • Un hématome (gonflement et ecchymose) peut nécessiter un geste d'évacuation ou de ponction.Exceptionnellement l'évolution des cicatrices, peut être défavorable avec la survenue de cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes, (cicatrices rouges et épaisses) d'apparition et d'évolution imprévisibles, qui peuvent nécessiter des traitements locaux particuliers souvent prolongés (plaque de silicone, corticoïdes).
  • Réaction inflammatoire avec gonflement, sudation, raideur articulaire pouvant parfois évoluer en « algodystrophie ». Cette dernière complication nécessite une consultation rapide auprès du chirurgien pour sa prise en charge.

De façon exceptionnelle :

  • Une contusion, voire une plaie du nerf interosseux postérieur, conduisant à une paralysie postopératoire (respectivement temporaire (3  mois) ou définitive, nécessitant (dans le 2ème cas) une ré intervention et laissant alors des séquelles avec récupération incomplète de la motricité).
  • Une récidive de la compression nerveuse avec réapparition des fourmillements dans les doigts. Dans cette situation, une consultation auprès de votre chirurgien doit être envisagée afin de rechercher une autre compression plus en amont au niveau du coude, du bras ou du cou. Votre chirurgien est le plus qualifié pour répondre à toutes vos questions. N'hésitez pas à lui en parler.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu'une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d'aléas.

Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requise pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

 

Tels sont les éléments d'information que nous souhaitions vous apporter en complément à la consultation. Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d'y réfléchir « à tête reposée ».

Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires. Nous sommes à votre disposition pour en reparler au cours d'une prochaine consultation, ou bien par téléphone, voire le jour même de l'hospitalisation où nous nous reverrons, de toute manière, avant l'intervention.