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Clinique de l’Europe

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Virginie Berard
chirurgie esthétique reconstructrice et réparatrice à Rouen

Le nerf cubital du coude

Le but de ce document est de vous apporter tous les éléments d’information nécessaires et indispensables pour vous permettre de prendre votre décision en parfaite connaissance de cause. Aussi vous est-il conseillé de le lire avec la plus grande attention.

Définition, objectifs et principes

Le nerf cubital, issu de la colonne cervicale, passe dans une gouttière osseuse à la face interne du coude et peut être comprimé dans un tunnel fibromusculaire, le plus souvent sans aucune cause connue en dehors d'une simple compression mécanique, parfois du fait d'une déformation du coude, de séquelles d'une fracture, d'une anomalie musculaire ou de maladie rare.

Les symptômes se caractérisent par des douleurs de la partie interne de l’avant-bras, accompagnées de fourmillements ou d’engourdissements des quatrième et cinquième doigts, plus ou moins associés à une diminution de la force de la pince pouce index, avec lâchage des objets et impossibilité de bricoler.

Pour confirmer le diagnostic, une analyse électrique du nerf appelée électromyographie est pratiquée. Cet examen réalisé par un Neurologue enregistre la qualité du passage du courant électrique dans le nerf cubital. Cet examen précise si l’atteinte nerveuse est importante et s’il y a lieu d’intervenir chirurgicalement.
Il peut aussi détecter une compression simultanée d’un autre nerf ou une compression plus en aval ou en amont au niveau de la main, de l’avant-bras, du coude ou du cou.

Une échographie « nerveuse », faite par un radiologue qualifié, permet de préciser le degré d’atteinte du nerf et également le degré de mobilité du nerf dans la gouttière ostéofibreuse, ce qui permet de décider de la technique opératoire. Cet examen sera prescrit par votre chirurgien.

Si on laisse évoluer le syndrome de compression du nerf cubital au coude, le nerf cubital perd ses fonctions, les deux derniers doigts perdent leur sensibilité et la main perd sa force de préhension et la possibilité d’effectuer certains mouvements du pouce comme serrer, tourner une clé, un bouchon, par exemple.

Avant l'intervention

Au stade débutant, le traitement médical par le port d’une attelle d’extension du coude nocturne, voire l’éviction des manœuvres provocatrices (comme dormir les coudes pliés, par exemple) peut être envisagé.
Souvent, cependant, la chirurgie devient nécessaire avec l’évolution et l’opération consiste à ouvrir le canal fibreux comprimant le nerf, voire à exciser une bosse osseuse trop saillante (épitrochlée).
Rarement (essentiellement en cas de récidive), il peut être procédé à un déplacement du nerf en avant de la zone de compression (transposition antérieure).
Un bilan préopératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.
Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.
L’arrêt du tabac est vivement recommandé avant l’intervention (le tabac diminue l’oxygénation et donc la régénération nerveuse).
Il est fondamental de rester à jeun (ne rien manger ni boire) 6 heures avant l’intervention.

Type d'anesthésie et modalités d'hospitalisation

Type d’anesthésie : habituellement, l’intervention se fait sous anesthésie locorégionale. Un tranquillisant est parfois associé à l’anesthésie.
Modalités d’hospitalisation : en général, l’intervention se fait en « ambulatoire », c’est-à-dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance.
Le patient peut alors regagner son domicile dès que son état général le permet. Néanmoins, pour des raisons sociales ou familiales ou personnelles, une hospitalisation peut aussi être envisagée.

L'intervention

Le plus souvent, l’intervention se fait par une cicatrice « mini-open » de deux cm à la face interne du coude. En cas de résection osseuse, la cicatrice est un peu plus prolongée vers le bras (cinq à six cm) et les suites (l’appui local) peuvent être un peu plus douloureuses pendant quelques semaines.

Après l'intervention : les suites opératoires

La cicatrisation s’obtient en dix jours et des pansements sont nécessaires durant cette période. Les fils sont résorbables, cachés sous la peau et n’ont pas besoin d’être enlevés.
D’habitude, la rééducation (au vrai sens du terme) n’est pas nécessaire ; une auto rééducation par mobilisation précoce de toutes les articulations du membre supérieur avec prise d’antalgiques les premiers jours suffit à récupérer une mobilité complète du coude et de la main en une dizaine de jours.
Parfois, cependant, la kinésithérapie est proposée pour accélérer la récupération surtout lorsque la phase inflammatoire postopératoire est importante.
En effet, des douleurs et surtout une raideur du coude peuvent persister plusieurs semaines, ce qui inquiète parfois les patients. Néanmoins, les fourmillements dans les doigts  et les douleurs du coude disparaissent souvent rapidement.
Dans les compressions sévères, la récupération peut être plus lente, voire incomplète.
Les activités sont reprises de façon variable en fonction du type d’occupation et on conseille en général une convalescence de trois à quatre semaines pour les activités de bureau, et de quatre à six semaines pour les activités manuelles. La conduite automobile est possible dès la fin de la première semaine.
La récupération de la force peut demander plusieurs semaines, par exemple, ouvrir une bouteille, tordre une serpillière, etc.

Les complications envisageables

Les complications sont rares et sont de deux types :

Les complications habituelles à tout acte chirurgical :

  • La survenue d'une infection (douleur, rougeur, gonflement, écoulement purulent, fièvre) nécessite un traitement antibiotique et parfois un nettoyage chirurgical.
  • Un hématome (gonflement et ecchymose) peut nécessiter un geste d'évacuation ou de ponction.
  • Exceptionnellement l'évolution des cicatrices, peut être défavorable avec la survenue de cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes, (cicatrices rouges et épaisses) d'apparition et d'évolution imprévisibles, qui peuvent nécessiter des traitements locaux particuliers souvent prolongés (plaque de silicone, corticoïdes).
  • Réaction inflammatoire avec gonflement, sudation, raideur articulaire pouvant parfois évoluer en « algodystrophie ». Cette dernière complication nécessite une consultation rapide auprès du chirurgien pour sa prise en charge.

De façon exceptionnelle :

  • Une contusion, voire une plaie du nerf cubital, conduisant à une paralysie postopératoire (respectivement temporaire (3  mois) ou définitive, nécessitant (dans le 2e cas) une ré intervention et laissant alors des séquelles avec récupération incomplète de la sensibilité et/ou de la motricité).
  • Une récidive de la compression nerveuse avec réapparition des fourmillements ou d’un manque de force dans les doigts. Dans cette situation, une consultation auprès de votre chirurgien doit être envisagée afin de rechercher une autre compression plus en aval ou en amont au niveau de la main, du bras ou du cou. Votre chirurgien est le plus qualifié pour répondre à toutes vos questions. N’hésitez pas à lui en parler.


Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.
Le recours à un Chirurgien Plasticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et la compétence requise pour savoir éviter ces complications, ou les traiter efficacement le cas échéant.

Tels sont les éléments d’information que nous souhaitions vous apporter en complément à la consultation. Nous vous conseillons de conserver ce document, de le relire après la consultation et d’y réfléchir « à tête reposée ».
Cette réflexion suscitera peut-être de nouvelles questions, pour lesquelles vous attendrez des informations complémentaires. Nous sommes à votre disposition pour en reparler au cours d’une prochaine consultation, ou bien par téléphone, voire le jour même de l’hospitalisation où nous nous reverrons, de toute manière, avant l’intervention.